Beaucoup de Palestiniens ont du mal à vivre dans leur pays car Ils sont victimes de la guerre. Il arrive un moment où ils perdent tout espoir et ils arrêtent de chercher des solutions ou des moyens de sortir de ces difficultés.
Reham Abdel Rahman est une jeune Palestinienne Libanaise de 28 ans qui poursuit ses études en master en Italie à Pavie. J’ai toujours voulu partager son histoire puisqu’elle en parle avec tant de passion et elle ne cesse jamais de sourire même en racontant ses histoires qui ne sont pas faciles à entendre.
Elle a vécu sous l’occupation pendant plus de 20 ans et elle décrit ce que la Palestine est pour elle en racontant ses souvenirs, les plus beaux comme les plus douloureux. C’est une femme puissante qui s'exprime par la photographie. Elle toujours été contente malgré tout de ce que la vie lui a offert.
Reham Abdel Rahman est une jeune Palestinienne Libanaise de 28 ans qui poursuit ses études en master en Italie à Pavie. J’ai toujours voulu partager son histoire puisqu’elle en parle avec tant de passion et elle ne cesse jamais de sourire même en racontant ses histoires qui ne sont pas faciles à entendre.
Elle a vécu sous l’occupation pendant plus de 20 ans et elle décrit ce que la Palestine est pour elle en racontant ses souvenirs, les plus beaux comme les plus douloureux. C’est une femme puissante qui s'exprime par la photographie. Elle toujours été contente malgré tout de ce que la vie lui a offert.
Ce sujet est assez délicat mais c’est très inspirant d’écouter les gens qui sont passés par de telles situations. Reham, aussi nommée Memo avait besoin de me raconter pendant plusieurs nuits ses histoires vécues dans sa ville natale de Ramallah en Palestine.
J'ai pu loger chez elle, dans son appartement, pendant un mois. Presque chaque nuit, elle me racontait ce qu'elle avait enduré. Elle a vécu dans un pays magnifique, riche, un pays avec une histoire, mais la guerre a toujours fait partie de leur vie puisqu'elle a commencé 1948.
Je ne sais pas si c’est la guerre avec toutes les difficultés du quotidien que cela entraîne qui crée cet attachement des gens à leur pays. Ce sentiment difficile à comprendre se retrouve fréquemment chez ceux qui ont vécu les mêmes épreuves.
J'ai pu loger chez elle, dans son appartement, pendant un mois. Presque chaque nuit, elle me racontait ce qu'elle avait enduré. Elle a vécu dans un pays magnifique, riche, un pays avec une histoire, mais la guerre a toujours fait partie de leur vie puisqu'elle a commencé 1948.
Je ne sais pas si c’est la guerre avec toutes les difficultés du quotidien que cela entraîne qui crée cet attachement des gens à leur pays. Ce sentiment difficile à comprendre se retrouve fréquemment chez ceux qui ont vécu les mêmes épreuves.
Ramallah
Ramallah veut dire « le Mont-Dieu ».
"Ram" mot Aramaic qui signifie "Montagne" et "Allah", mot arabe qui signifie "Dieu".
La ville de Ramallah est une ville connue pour sa diversité, son ouverture d’esprit et la place que tient une nature verdoyante.
"Ram" mot Aramaic qui signifie "Montagne" et "Allah", mot arabe qui signifie "Dieu".
La ville de Ramallah est une ville connue pour sa diversité, son ouverture d’esprit et la place que tient une nature verdoyante.
Les autorités Palestiniennes sont situées là-bas, et cette ville est connue pour être très ouverte comparée aux autres villes du pays. C’est la ville où beaucoup d'étrangers viennent y travailler et s'y installer.
C’est une région pleine de couleur, entourée d’arbres et de nature. Pour Reham, cette ville représente la beauté de Palestine. Elle se concentre surtout sur le fait que beaucoup de personnes ne connaissent malheureusement pas ce côté de la Palestine. Les gens sont normalement affectés et persuadés des choses qu’ils regardent à la télé par exemple, par la suite ils imaginent la ville d’être entourée de déchets partout, et d’une obscurité intense à cause de la guerre et des événements qui se produisent. Mais aux yeux de Memo, même si cela est vrai sur quelques aspects, la ville est simplement belle. Et elle souhaite la faire découvrir aux gens.
C’est une région pleine de couleur, entourée d’arbres et de nature. Pour Reham, cette ville représente la beauté de Palestine. Elle se concentre surtout sur le fait que beaucoup de personnes ne connaissent malheureusement pas ce côté de la Palestine. Les gens sont normalement affectés et persuadés des choses qu’ils regardent à la télé par exemple, par la suite ils imaginent la ville d’être entourée de déchets partout, et d’une obscurité intense à cause de la guerre et des événements qui se produisent. Mais aux yeux de Memo, même si cela est vrai sur quelques aspects, la ville est simplement belle. Et elle souhaite la faire découvrir aux gens.
« C’est une petite ville, puisque tu peux voyager autour juste en marchant. Elle est située au sommet de la montagne avec une vue magnifique. Si seulement tout le monde pouvait y aller pour voir avec leur propre yeux la beauté de ma ville. C’est un endroit qui a subit beaucoup de malheurs,mais qui reste un des plus beaux pays au monde. J’aime tellement l’été là-bas, et la vie nocturne; c’est l’endroit de mon enfance, où j’ai grandi avec ma famille. »
« Ironiquement, j’ai vécu une des meilleurs enfances »
C’est dur d’imaginer que les gens qui ont dû survivre des événements aussi traumatisants en parlent avec un sourire sincère et de l’authenticité.
« Ironiquement, j’ai vécu une des meilleures enfances » nous dit Memo, « même avec l’occupation et la guerre, et la non-possibilité d’avoir une enfance comme il faut dans une telle situation. Je m’amusais beaucoup, même avec tous les couvre-feux, et les peu d’endroits où je pouvais aller et jouer avec mes amis comme les enfants ordinaires ».
Même si son environnement était très difficile pour y vivre, et non sécurisé tous les jours, Memo exprime que cela ne l’a jamais empêché d’avoir une enfance dont elle s’en souvient toujours avec contentement.
Il est plus facile de le dire que de vraiment le faire. Mais probablement le message de Memo peut rendre plus facile ce que les gens croient être compliqué.
Reham nous raconte ses souvenirs qu’elle ne peut effacer de ses pensées. Elle commence avec son premier souvenir: quand elle était jeune, entre 5 et 6 ans, c’était en 2001, durant la deuxième intifada, quand les Israéliens ont envahi la rive Ouest.
Elle nous dit que durant ce temps, elle ne connaissait rien de la situation, et ses parents lui en ont jamais parlé. Elle était en classe à l’école, lorsque les administrateurs sont tous venus soudainement frapper à leurs portes pour les faire sortir de la classe. Ils se précipitaient pour que tous les élèves sortent du cours et attendent leurs parents qui venaient leur prendre de l’école.
« C’était effrayant, évidemment, mais je pense que la situation m’a laissé avoir des amitiés très fortes, et 80% de mes amis aujourd’hui font partie de ma famille. J’ai eu l’enfance la plus palpitante, et je m’en rappelle très bien, avec ou sans la guerre ».Vivre la guerre est un souvenir affreux, mais dans ces souvenirs affreux, il y a quelques-uns que Memo ne pourrais jamais effacer et qui resteront toujours aggravés dans ses pensées. C’est dans ces moments que les gens apprennent à trouver du plaisir dans les choses les plus simples. Elle nous dit qu’elle croit qu’il faut que les tout le monde doit vivre des moments difficiles et avoir des obstacles, pas nécessairement si violents et compliqués. Mais peu importe, pour qu’ils puissent comprendre la beauté des choses les plus simples et plus petites, et pour être reconnaissants de ce qu’ils possèdent déjà.
Il est plus facile de le dire que de vraiment le faire. Mais probablement le message de Memo peut rendre plus facile ce que les gens croient être compliqué.
« مش ممكن انسى طفولتي », nous dit Memo, ce qui veut dire: « il n’y a aucun moyen que j’oublie mon enfance ».
Des souvenirs qui ne s’effacent pas
Reham nous raconte ses souvenirs qu’elle ne peut effacer de ses pensées. Elle commence avec son premier souvenir: quand elle était jeune, entre 5 et 6 ans, c’était en 2001, durant la deuxième intifada, quand les Israéliens ont envahi la rive Ouest.
Elle nous dit que durant ce temps, elle ne connaissait rien de la situation, et ses parents lui en ont jamais parlé. Elle était en classe à l’école, lorsque les administrateurs sont tous venus soudainement frapper à leurs portes pour les faire sortir de la classe. Ils se précipitaient pour que tous les élèves sortent du cours et attendent leurs parents qui venaient leur prendre de l’école.
« Je me rappelle comment ma maman est venue pour me prendre de l’école. Elle paniquait. En route, j’ai vu les gens partir au supermarché tous en même temps et en précipitation, pour acheter de la nourriture en grande quantité. Ils se bousculaient partout. Maintenant je comprends pourquoi: ils savaient qu’il y avait eu un conflit et ils avaient peur de ne plus pouvoir sortir de la maison. Ils voulaient avoir tout ce dont ils ont besoin ».
Elle nous dit comment elle s’est assise sur le sol de son salon avec sa famille quand elle est arrivée à la maison, et ils se sont tous mis devant leur petite boîte de télévision. Ils ont vu des images qui montraient les villes de la Palestine, y compris la ville de Ramallah. Il y a eu une scène d’un père qui protégeait son fils des tirs constants, et il ne savait pas où aller pour se cacher et pour protéger son fils. Il est resté figé, sans bouger, entourant son fils par les bras le tenant fermement. Mais en vain, son fils meurt dans ses brats, et lui aussi. C’était en direct. Memo a tout vu; les cris, les pleurs, et le fils qui meurt dans les bras de son père.
« C’était mon premier mauvais souvenir, et je ne savais rien à propos de la mort. Ceci m’avait expliqué tout ce qu’il fallait comprendre des gens, du danger, et du mal. Tout s’est passé en un seul moment, comme une foule d’informations ».
Cette mémoire était une de plusieurs. Personne ne peut oublier les bombardements constants, les bruits des immeubles qui s’effondrent ou qui tremblent à côté. Évidemment, ceci n’était pas plaisant, ni pour Memo, ni pour quiconque qui passe dans de telles situations partout dans le monde.
Elle et les autres ont commencé à courir pour s’enfuir de ses attaques au campus. « Je me rappelle d’avoir couru, je regardais les gaz lacrymogène tomber devant moi et je voyais la fumée qui envahissait le campus et laissait les gens tomber. Puis, je me suis retournée, et derrière moi je vois que la même chose se produisait. Je ne savais pas quoi faire. La peur de laisser les étudiants et mes amis autour de moi tomber et rester par terre était plus inquiétante que la peur de ma propre vie.
En Palestine, si vous laissez quelqu’un par terre, vous le laissez à mort. Plusieurs personnes sont aveuglées et n’ont pas su ce qu’ils faisaient. Donc, j’ai essayé de les aider, mais dans même pas 5 minutes, moi-même je tombe. Quelqu’un est venu et m’a soulevé pour m’aider. C’est dans ses moments là où on a cet instinct humain très fort pour aider les autres parce que nous savons qu’entre nous, nous sommes tous en danger, et donc nous avons besoin de s’entraider ».
Ceci se passait chaque semaine, non seulement une fois par mois, et pour de longues années. Les gens ne seront pas capables d’oublier de telles choses car elles se sont aggravées très profondément dans leurs pensées et dans leurs coeurs.
Reham me disait comment elle voulait toujours venir en Italie, étudier et vivre là-bas. Depuis qu’elle était jeune, elle regardait des Italiens qui se parlaient dans les films, et c’était toujours une langue qui la fascinait. Et ceci est quelque chose que je pense pas mal d’entre nous aimerait bien le faire. Mais elle ne pensait jamais pouvoir vraiment aller en Italie.
« Après… vous savez, j’ai grandi. Mes pensées essayaient de me protéger, donc j’ai consideré tous ces bombardement comme si c’était normal pusique ça se passait chaque jour. Je devais le normaliser. Donc après un certain moment, je n’étais plus aussi mal affectée comme la première fois ».Une autre histoire que Memo a décidé de nous raconter est celle de quand elle était à l’université. C’était dans une ville appelée Abu dees, à l’est de Jérusalem, dans un endroit sous le contrôle de l’armée Israélienne.
« Littéralement, de la fenêtre de ma classe, je regardais le mur de séparation, similaire et même plus grand de celui de Berlin. Cette région est intense à cause des affrontements qui se passent fréquemment. Plusieurs fois, 3 à 4 fois par semaine… des invasions de gaz lacrymogène dans les bâtiments et dans les cours »En ce moment, Memo nous dit qu’il n’y avait rien de spécial qui se passait, et c’était une période assez calme en Palestine. Jusqu’à ce que Memo et ses collègues du collège entendent soudainement des bruits de tirs en voyant des gaz lacrymogène lancés devant leurs yeux.
Elle et les autres ont commencé à courir pour s’enfuir de ses attaques au campus. « Je me rappelle d’avoir couru, je regardais les gaz lacrymogène tomber devant moi et je voyais la fumée qui envahissait le campus et laissait les gens tomber. Puis, je me suis retournée, et derrière moi je vois que la même chose se produisait. Je ne savais pas quoi faire. La peur de laisser les étudiants et mes amis autour de moi tomber et rester par terre était plus inquiétante que la peur de ma propre vie.
En Palestine, si vous laissez quelqu’un par terre, vous le laissez à mort. Plusieurs personnes sont aveuglées et n’ont pas su ce qu’ils faisaient. Donc, j’ai essayé de les aider, mais dans même pas 5 minutes, moi-même je tombe. Quelqu’un est venu et m’a soulevé pour m’aider. C’est dans ses moments là où on a cet instinct humain très fort pour aider les autres parce que nous savons qu’entre nous, nous sommes tous en danger, et donc nous avons besoin de s’entraider ».
Ceci se passait chaque semaine, non seulement une fois par mois, et pour de longues années. Les gens ne seront pas capables d’oublier de telles choses car elles se sont aggravées très profondément dans leurs pensées et dans leurs coeurs.
Un chemin en quête de liberté
Reham me disait comment elle voulait toujours venir en Italie, étudier et vivre là-bas. Depuis qu’elle était jeune, elle regardait des Italiens qui se parlaient dans les films, et c’était toujours une langue qui la fascinait. Et ceci est quelque chose que je pense pas mal d’entre nous aimerait bien le faire. Mais elle ne pensait jamais pouvoir vraiment aller en Italie.
« Même en Palestine, je voulais prendre des cours d’italien même si je savais que ça n’allait pas se produire. J’étais pessimiste de ma possibilité de voyager. Mais j’ai décidé d’apprendre la langue, pourtant nous n’avions pas un bon centre de langue pour ça. J’ai toujours voulu le faire, j’étais déterminée car c’était quelque chose qui venait directement de mon coeur, sans savoir pourquoi ».
Reham realise que lorsqu’elle grandit et devient une femme, elle s’est senti privée de liberté. Précisément, elle n’avait pas de liberté de mouvement, car elle ne pouvait pas voyager et elle ne pouvait même pas aller dans une autre ville en Palestine sans passer dans plusieurs points de contrôle ou sans voir les infos en avance car il y a toujours une chance qu’elle soit en danger.
Mais, depuis 4 à 5 années, elle a pris sa décision. Elle comprit que la Palestine était devenue de plus en plus compliquée pour elle de vivre là-bas, et que si elle ne voyageait pas très prochainement, elle ne pourrait jamais le faire. C’était maintenant ou jamais. Et donc elle a pris sa chance.
Elle a commencé à travailler très dur dans le musée national de Ramallah, pour qu’elle puisse mettre assez d’argent apart. Mais derrière ses pensées, elle savait que la place était notamment réservée pour l’Italie. Elle a décidé de postuler pour étudier en Italie pour poursuivre ses études en master. Elle était très passionnée de la langue Italienne et de sa richesse et de sa culture.
Le seul moyen de communication dont elle était capable d’utiliser était par DHL par exemple, ou par des emails et des coups de fil, qui étaient tres coûteux et qui prenaient beaucoup de son temps. Elle nous décrit que pour faire ses papiers de bourse d’études, elle a dû dépenser 3000 dollars Américains pour faire tous les papiers qu’il fallait.
Mais, depuis 4 à 5 années, elle a pris sa décision. Elle comprit que la Palestine était devenue de plus en plus compliquée pour elle de vivre là-bas, et que si elle ne voyageait pas très prochainement, elle ne pourrait jamais le faire. C’était maintenant ou jamais. Et donc elle a pris sa chance.
Elle a commencé à travailler très dur dans le musée national de Ramallah, pour qu’elle puisse mettre assez d’argent apart. Mais derrière ses pensées, elle savait que la place était notamment réservée pour l’Italie. Elle a décidé de postuler pour étudier en Italie pour poursuivre ses études en master. Elle était très passionnée de la langue Italienne et de sa richesse et de sa culture.
« J’ai commencé par le processus, postuler pour les universités. Et depuis que j’ai commencé à envoyer un document, ils ont commencé à demander d’autres documents. Au début, je croyais que cela allait être facile, mais après j’ai découvert que cela était horrible. Car étant palestinienne, c’est très dur d’avoir un visa n’importe où surtout en Europe à cause de la situation politique du pays. »Le processus était difficile surtout à cause de la bureaucratie et des papiers. L’université de Pavia en Italie avait demandé des papiers qui avaient besoin d’être traduits et légalisés par l’ambassade Italienne qui était localisée à Jérsualem. Donc Memo avait besoin d’obtenir un permit pour visiter l’ambassade mais cela a ete refusé pas mal de fois.
Le seul moyen de communication dont elle était capable d’utiliser était par DHL par exemple, ou par des emails et des coups de fil, qui étaient tres coûteux et qui prenaient beaucoup de son temps. Elle nous décrit que pour faire ses papiers de bourse d’études, elle a dû dépenser 3000 dollars Américains pour faire tous les papiers qu’il fallait.
« C'était un gaspillage d'argent et d'énergie; le processus de visa était horrible aussi, ce que je ne blâme pas car c'était pendant la période de covid-19 en 2019, donc le monde entier était dans le chaos. Mais je sais que sans covid ça aurait été difficile aussi.»Venir en Italie avait finalement fonctionné, principalement parce que Memo postulait en tant qu'étudiante. Elle a dit que si ce n'était pas le cas, ses chances d'y arriver auraient été minimes. Elle a obtenu son visa à la toute dernière minute, environ deux semaines avant le début de ses études. Elle n'a pas eu assez de temps pour se préparer à quitter la Palestine.
« Je n'ai pas eu le temps de dire au revoir à Ramallah, à mes amis, à ma famille. J'ai dû quitter mon travail immédiatement où je travaillais… mais ça m'a finalement amené ici et c'est ce qui est important. Rien de tout cela n'était facile; rien autour de moi ne m'a dit que j'allais l'avoir ».
« Aujourd'hui, je peux enfin dire que je suis en sécurité »
Reham est contente d'être dans le pays où elle a toujours rêvé de vivre. Elle parle italien aujourd'hui, et elle poursuit ses études de maîtrise à Pavie, une petite ville dans laquelle elle trouve la beauté de la nature et le calme qui la réconfortent.
Elle dit que sa famille lui manque le plus, et que les paysages de la Palestine et sa nature unique lui manquent également.
« Je ne suis pas si heureuse aujourd'hui parce que j'ai laissé une grande partie de moi très loin. Mais je me sens plus en sécurité. Je vais dormir et me réveiller, sans m'inquiéter s'il y aura des bombes ou des points de contrôle ou des bâtiments qui s’écroulent à côté de moi. Je me sens au repos dans ces zones, c'est paisible. Aujourd'hui, je peux enfin dire que je suis en sécurité. »
Reham explique qu'elle a commencé à découvrir le traumatisme qu'elle a subi une fois arrivée en Italie, à partir de petites choses comme voir un flic marcher, par exemple. Elle paniquerait même si rien ne se passait. Ce fut un appel au réveil, à tout ce qu'elle a traversé, combien elle a enduré et à quel point il est inhabituel pour elle de se sentir aussi en sécurité aujourd’hui.
« Je suis heureuse d'avoir pu venir ici, c'est un privilège et peu de gens en Palestine pourrait l'avoir. C'est aussi un privilège d'avoir travaillé pendant trois ans pour payer pour que cela se produise, et j'ai tant sacrifié… et aujourd'hui, quel que soit le problème sur mon chemin, c'est certainement moins que les problèmes auxquels j'ai dû faire face chez moi. Je suis reconnaissante d'avoir pu être ici.
Si la situation dans mon pays était juste un peu meilleure et si je pouvais me déplacer plus librement, je reviendrais. C'est finalement ma patrie, l'endroit où j'ai grandi, l'endroit qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui ».
« Ma famille m'a élevé de la meilleure façon possible »
La mère et le père de Reham sont en Palestine, à Ramallah, et ils sont à la retraite après avoir travaillé avec l'autorité palestinienne dans le passé. Elle souligne à quel point ses parents étaient et sont toujours adorables. Ils l'ont élevée, elle et ses deux sœurs aînées, du mieux qu'ils pouvaient, et maintenant ils profitent de leur retraite et ont des petits-enfants de sa sœur Arwa.
Elle et ses sœurs sont très proches; l'une d'elles est mariée et a deux belles filles. Et l’autre sœur est également mariée mais vit en Californie, et elle y vit depuis cinq ans. Ce qui veut dire que Reham ne l'a pas vue depuis cinq ans.
« Ma sœur, Arwa, a l'intention de quitter la Palestine un jour mais elle veut que ses filles aient une relation étroite avec ses grands-parents; et plus important encore, elle veut qu'ils connaissent la Palestine. Les deux premières années sont très importantes pour elles d'être en Palestine.
Quand l'occasion se présentera à ma sœur de quitter le pays, elle le fera, mais elle voulait donner une vie à ses enfants en Palestine. Elle sait qu'elle doit leur donner un filet de sécurité, parce que ça fait peur d'avoir un enfant en général, mais avec cette situation politique, c'est terrifiant ».Reham explique que si vous voulez donner à votre enfant la meilleure chose, c'est au moins une vie sûre. C'est la moindre des choses qu'une mère puisse offrir à son enfant. Sous une occupation, des gens meurent chaque jour, quel que soit leur âge.
« Je ne veux pas que ma fille aille dans la même université que moi avec les mêmes problèmes. Je sais que si ma mère avait pu, elle nous aurait donné tous les moyens possibles pour quitter le pays, ou tout autre passeport. Mais les circonstances n'ont pas aidé et aujourd'hui, mes sœurs et moi avons beaucoup plus d'options que ma mère, donc si j'arrive à me construire une belle vie ici en Italie, j'y amènerai ma famille »
« Ce que je veux simplement de la vie, c'est la paix intérieure »
« Je veux juste la paix intérieure », a-t-elle dit en riant. « Je veux la paix pour tout le monde. Je sais que ce ne sont pas seulement des gens comme nous qui traversent de mauvaises choses; les gens devraient être conscients de ce qui se passe dans d'autres endroits comme au Yémen, au Liban, en Syrie, en Afghanistan et en dehors du Moyen-Orient également. Nous ne sommes pas les seuls ».Même si les personnes témoignent et traversent de mauvaises expériences, Reham dit que vous vous rendrez toujours compte que vous verrez pire. Elle dit qu'elle a de la chance d'avoir encore ses parents et d'être venue en Italie. Elle a un toit au-dessus d’elle et une bonne éducation, ce qui lui suffit en ce moment.
Au fond de chaque esprit palestinien, il y a de l'espoir. C'est la seule chose qui leur donne la foi. Parce que si vous voyez cette chose au quotidien, cela vous donne un bon coup de pouce mental et émotionnel. Les palestiniens ont le sentiment qu'ils n'ont aucun moyen de se protéger et ils sont très attachés à leur patrie. L'espoir est toujours là même si une solution ne semble pas possible ou même proche de se produire.
« En parlant à beaucoup d'étrangers dont des Italiens, des Français, des Américains, des Allemands… tous les gens que j'ai rencontré en Italie de cette génération surtout, j'ai commencé à remarquer que les gens sont plus conscients de notre situation et il y a de la sympathie. Je peux sentir que les gens sont ouverts à avoir une conversation sur ce sujet, quelle que soit leur croyance, et cela signifie beaucoup, pour que les gens soient ouverts au dialogue.
Je n'ai aucun espoir avec aucun gouvernement, y compris le mien. Je ne compte sur personne et je ne fais confiance à personne parce qu'ils se soucient de leurs avantages politiques. Mais, j'ai de l'espoir dans les gens. Il y a de gros cas humanitaires partout dans le monde, donc c'est très important d'être au courant de toutes ces choses, parce que ça rassemble les gens et ça fait de l'effet.
Les choses ne changeront pas en une nuit, mais je tiens à sensibiliser et c'est ce qui me donne l'espoir que les choses s'améliorent pour ma famille et les personnes victimes d'atrocités ».
La photographie : plus expressive que les mots!
La photographie a commencé quand Reham était très jeune. Elle aimait ça et elle était toujours curieuse à ce sujet. Ses parents avaient ces vieilles cassettes et caméras magnétoscopes qu'ils utilisaient pour documenter des moments tels que les fêtes d'anniversaire. Chaque année, Reham et sa famille s'asseyaient ensemble et regardaient les vidéos enregistrées de l'année précédente, de toutes ses réunions de famille, danses et rassemblements.
Lorsqu'elle a commencé à travailler sur le projet d'archives numériques du musée, elle devait faire de la photographie plusieurs heures par jour. Elle devait rassembler des matériaux comme de vieilles photos, des documents, des chansons, des documents familiaux… et tout ce qui concernait la culture palestinienne remontant au début des années 1900.
« J'ai commencé à utiliser ces caméras et à documenter les choses dans la maison. Et comme nous vivons au sommet d'une montagne, vous pouvez imaginer à quel point le paysage est beau surtout lors des couchers de soleil ».Cela a attiré l'attention de Memo et elle voulait documenter ces choses. Au lycée, elle a commencé à prendre des photos et des vidéos pour ses amis, puis elle est allée dans un collège pour une année où elle a fait de la photographie et s'est passionnée pour ça.
Lorsqu'elle a commencé à travailler sur le projet d'archives numériques du musée, elle devait faire de la photographie plusieurs heures par jour. Elle devait rassembler des matériaux comme de vieilles photos, des documents, des chansons, des documents familiaux… et tout ce qui concernait la culture palestinienne remontant au début des années 1900.
« Il y a tellement d'histoire riche que les gens ne connaissent pas, des choses que je ne savais même pas ou que je ne pensais pas à moi-même. Cela m'a fait aimer encore plus mon histoire et mon héritage, et cela m'a fait comprendre à quel point la Palestine est unique. J'ai le privilège de venir de là. Et maintenant j'ai le pouvoir avec mon équipement de partager cette beauté et cette histoire. Il n'y a pas de meilleure façon de m'exprimer, sans avoir à utiliser de mots. Parfois, les images sont plus expressives ».
Il n'y a pas d'endroit comme chez vous, mais si votre pays n'est pas stable et sécurisé, vous devez prendre le risque de partir quand vous le pouvez, car ce n'est qu'alors que vous pourrez récupérer lentement et que vous pourrez trouver votre paix intérieure.